L’histoire

Un parcours plus que centenaire

En 1887, quelques résidents britanniques membres du British Club désirant pratiquer leur sport favori pendant leurs quelques mois de villégiature à Biarritz, décident d’aménager un parcours de golf sur le plateau du Phare.

Le 13 mars 1888, en présence de la Princesse Frédérika de Hanovre, le Bristish Golf Club est inauguré. Le parcours du Phare comporte alors 18 trous et un parcours de 9 trous réservé aux dames. A ces installations sont rattachés un terrain de croquet, un autre de cricket, des cours de tennis et un tir au pigeon.
L’année suivante, Tom et Willie DUNN, architectes anglais réputés, sont contactés pour redessiner les links. Le parcours s’étend alors jusqu’à l’actuelle Chambre d’Amour et inclut sur certains trous une fissure de l’océan, the chasm (le gouffre), qui en fait un parcours à la fois très sportif et d’une grande beauté.

En 1920, le Comité décide de faire appel à H.S. COLT, architecte de grande renommée (créateur quelques années plus tard du Golf de Chantaco), afin de redonner un attrait au golf biarrot dont les joueurs étrangers se désintéressent peu à peu. Les modifications préconisées par Monsieur COLT portent essentiellement sur la longueur du parcours dont un grand nombre de trous ne comportent qu’un drive et un pitch. Les travaux sont inaugurés le 4 février 1924.
Le Club House subit aussi quelques transformations : devenu trop petit, il est agrandi et réaménagé en 1926.

Pendant la seconde guerre mondiale, l’armée allemande ayant réquisitionné toute la partie du golf située sur Biarritz, les 12 trous d’Anglet furent transformés en 18 trous. Après la guerre, la partie située à la Chambre d’Amour étant très endommagée, ces trous ne seront pratiquement plus utilisés.
Ce terrain est vendu en 1964 à la société qui y construira l’actuel VVF.
A la fin des années 60, d’importantes plantations d’arbres donneront au parcours du Phare son actuelle physionomie.

Golf de Biarritz - 1888
Golf de Biarritz - 1888

Inauguration

En 1887, au quartier Larrepunte, la Société Nottingham et Cie avait aménagé des links sur un terrain lui appartenant pour que ses invités britanniques puissent pratiquer le Golf. La même année, désirant ménager une surprise à ses visiteurs étrangers, le Syndicat d’Initiatives de l’époque avait chargé une commission spéciale de rechercher un emplacement pour y établir le jeu du Golf à Biarritz. Mais, entre-temps, quelques membres du British-Club, fondé par la colonie anglaise, avaient découvert et choisi l’admirable plateau du Phare pour créer le Biarritz-Golf-Club.
Grâce à des souscriptions rapidement couvertes, le projet fut réalisé. Le maire Alcide Augey, et le Conseil Municipal suivirent cette construction avec un grand intérêt et votèrent une subvention.
L’inauguration eut lieu le Mardi 13 Mars 1888 à 14 h 30 en présence de la Princesse Frédérika de Hanovre qui assista à la première compétition jouée sur les links de Biarritz et qui opposait… des dames.
Lord Shand, Conseiller de la Reine Victoria, fut le premier Président du Biarritz-Golf-Club, Monsieur H.C. Bradshaw fut nommé Trésorier et Monsieur P. Gurdon, Honorable Secrétaire. Messieurs Levenson, Hermann, Dr de Lacy, Thorold, Heeren et Fowler composaient le Comité.

 

Deux architectes vont concevoir le parcours, les frères Dunn, Tom et Willie. Les parcours, devrait-on dire, puisqu’il y en eut deux : un 18 trous pour les hommes et un 9 trous pour les dames, qui ne manquaient pas de revendiquer l’égalité de droits d’autant plus légitimes qu’elles étaient plus nombreuses à jouer… Mais le parcours actuel n’a plus grand chose à voir avec ceux des origines.

Le professeur du Club en 1904, G. Dunn était un homme patient et compétent qui demandait 3 francs pour une heure de leçon et 4 francs pour un parcours de 18 trous. Au premier étage du Club House, un charmant salon et le balcon étaient réservés aux dames.
Le rez-de-chaussée comprenait les fumoirs, le bar, le secrétariat, une grande salle à manger, un bureau, ainsi que le hangar à bicyclettes. L’un des attraits du club house était sa terrasse près du green du 18, où les joueurs se retrouvaient pour prendre le thé après leur partie de golf.
L’inscription pour la saison coûtait 120 francs pour les hommes et 50 francs pour les femmes, prix qui comprenait le nettoyage et le rangement du matériel.
En plus du jeu de Golf, plusieurs autres activités étaient proposées aux sociétaires : il y avait un terrain de cricket, de croquet et deux courts de lawn-tennis.
Comment Willie DUNN a séduit trois Américains en 1889 sur le parcours de Biarritz (sur le Chasm hole) et a démarré le parcours de Shinnecock en 1890 grâce à cette rencontre.

Le parcours vu par H.S. Colt

La paix revenue, il devenait temps de moderniser le parcours du Phare, constitué de bric et de broc au hasard des parcelles de terrain disponibles. On demande un expert : ce sera Colt, auteur du Touquet, de Saint-Germain, de Saint- Cloud, notamment. Son rapport est à la fois élogieux et sans concession :

« Messieurs, les links du Golf Club de Biarritz sont redevables à la nature de leur sol d’un avantage précieux ; à ma connaissance, votre Golf est le seul en France qui soit entièrement tracé sur un terrain sablonneux, et la pratique du jeu y est ainsi rendue possible en toute saison et par tous les temps.
D’autre part, il est possible de tirer un bien meilleur parti des divers mouvements de terrain : dépression, cavités naturelles, plateaux, etc.
La longueur du parcours est insuffisante. Et un grand nombre de trous ne comportent qu’un drive et un pitch. Les greens sont uniformément larges et plats, avec des bunkers insuffisamment étudiés et mal tracés. Les modifications que je vous propose d’effectuer suivant les indications données sur les plans et croquis ci-joints, feraient du Golf de Biarritz un des meilleurs du Continent.
J’évalue la dépense à 3.000 livres sterling environ. La canalisation d’eau, actuellement installée sur tous les greens (sauf deux) devrait être complétée.
Pour le maintien des links en bon état, il est indispensable d’obtenir de l’eau en abondance et à une pression suffisante. Le fairway m’a paru être en assez bon état. Il n’en est pas de même des greens. Votre green-keeper est en même temps Club-maker et professeur, c’est une grande erreur ; outre l’amélioration des links qui en résulterait et qui constituerait une excellente réclame pour Biarritz, vous réaliserez des économies notables en vous assurant les services d’un green-keeper spécialiste de première classe qui serait dans l’obligation de consacrer tout son temps et son travail à l’entretien du terrain.
Dans le cas où vous décideriez à donner suite au projet, je vous engagerais à en confier l’exécution à la Maison Harris Bross, de Guilford (Surrey). La direction des travaux serait assurée, sur place, par leur représentant qui emploierait la maind’oeuvre locale et utiliserait, au besoin, des machines spéciales telles que charrues mécaniques, scoops, etc., (dont le rendement est excellent au point de vue économie et rapidité dans le travail). De mon côté, je me rendrais à Biarritz à deux ou trois reprises pour surveiller la marche du travail. Je serais heureux, Messieurs, de voir le Golf de Biarritz devenir le meilleur Golf d’hiver en France. »

Signé COLT

Golf de Biarritz - 1888
Golf de Biarritz - 1888

Le Biarritz Golf Club, dès son origine a été le théâtre des grands événements sportifs et mondains et les meilleurs joueurs européens y côtoyèrent, au cours de magnifiques réceptions, les Rois Edouard VII et Alphonse XIII, entourés des plus illustres représentants de l’aristocratie internationale.

« Le Caddie, un gamin du pays, est un important personnage ; ses fonctions consistent à porter les crosses de son maître, à lui donner celle qu’il réclame selon la position de la balle, la nature du terrain ou de l’obstacle ; il doit, d’un œil attentif, la suivre dans sa course rapide pour pouvoir la retrouver et éviter à son patron la honte d’une balle perdue. Seul, il a le droit de le conseiller et souvent ne s’en fait pas faute. »

Paul Field 10/11/1895

Le Golf de Biarritz a vu éclore les talents des glorieux Arnaud Massy, Jean Gassiat, Eugène Laffite et Pierre Hirigoyen. Tous ces Basques, pionniers du Golf professionnel français, ont appris le jeu en portant le sac des joueurs britanniques.